Margaux 2004 : une étonnante complexité
Cette semaine, nous vous présentons le millésime injustement déprécié d’un cru célèbre : un Château Margaux 2004, que nous avons eu l’opportunité de déguster il y a peu. Le Margaux est le seul cru classé éponyme de tous les châteaux vinicoles rassemblés sous la classification de 1855. Il s’appelait jadis La Mothe de Margaux, car il est situé sur un monticule, avantage qui lui garantit une meilleure exposition. Pour la petite histoire, en 1977, André Mentzelopoulos (un Grec, donc, mais est-il utile de le préciser ?), acheta Margaux. Les investisseurs étrangers ont toujours joué un rôle prééminent dans les crus classés, mais rarement dans un domaine d’une si grande classe. Mentzelopoulos est malheureusement décédé peu après, mais les améliorations qu’il avait mises en place avaient déjà fait beaucoup pour redorer le blason du domaine. Le 1978 a notamment été un tournant important. Depuis, le vin évolue majestueusement. Un aspect important de la performance de tout domaine concerne le sort des millésimes moins bons. Intercalé entre les deux excellents 2003 et 2005, le 2004 que nous avons dégusté s’en est inévitablement trouvé désavantagé. Il n’a pourtant rien de médiocre, et dans un contexte climatique normal, il se serait imposé sans problème. Les averses qui ont ponctué la récolte du Margaux 2004 ont donné un vin plus maigre et moins tannique, mais son bouquet est riche et opulent et sa complexité en bouche tout simplement éblouissante. Nous avons particulièrement apprécié l’équation subtile entre les notes florales et le cassis épicé.